Réussir le semis de tomates n’est pas difficile si les besoins de la plante sont respectés. Obtenir des jeunes plants vigoureux et robustes, prêts à affronter les conditions extérieures demande un peu plus d’attention.
Réaliser un semis peut être un frein lorsque l’on débute un potager ; il est en effet plus pratique d’acheter ses plants en jardinerie. Pourtant le semis est économique et ouvre un champ de possible beaucoup plus intéressant. En effet en semant vos tomates vous avez potentiellement accès à un choix incroyable de variétés !
Faire ses plants de tomates soi-même n’a que des avantages. Avec ces 10 conseils vous mettrez le pied à l’étrier en réunissant les bonnes conditions et techniques. Vous obtiendrez des plants forts et acclimatés prêts à être repiqués au jardin. Le premier pas vers des récoltes luxuriantes de tomates !
1 – Semer au bon moment
L’erreur classique et récurrente est de semer au mauvais moment ses tomates, et généralement, elles sont semées trop tôt. Combien de jardiniers débutants, pressés de récolter leurs tomates, sèment leurs graines dès le début du mois de janvier et s’étonnent d’obtenir des plants filés ?
Quelle est alors la bonne période de semis ?
En France métropolitaine, selon le climat et vos conditions spécifiques de cultures, les semis de tomates commencent mi-février dans le Midi et en mars dans la moitié nord de la France. Ils peuvent ensuite se faire jusqu’à la fin du mois d’avril. Avec du matériel spécifique comme une lampe horticole il est possible de commencer plus tôt, c’est-à dire la première quinzaine de février.
A retenir : De manière générale, attendez le mois de mars pour semer vos graines de tomates.
2 – Opter pour du terreau adapté
Pour réussir le semis de tomates il est préférable de choisir un terreau de faible granulométrie et bien aéré. Les terreaux « spécial semis », bien qu’assez chers, sont idéals. Un terreau peu décomposé peut aussi faire l’affaire si vous le tamisez avant de semer. Le but est de faciliter la levée des graines.
Pour l’étape de rempotage, un terreau de rempotage sera également préférable. Ne choisissez pas pour cette étape le terreau spécial semis, généralement pas assez riche et trop cher pour être utilisé pour du repiquage. Idéalement, vous pouvez mélanger un tiers de compost mûr à ce terreau. Vous obtiendrez ainsi un excellent substrat pour vos jeunes plants de tomates.
3 – Choisir le matériel adéquat
Le matériel de base se compose :
- De terrines ou de barquettes avec des soucoupes
- D’étiquettes et crayon pour noter le nom des variétés
- De terreau pour semis cité précédemment
- Un pulvérisateur et un petit arrosoir (ou une bouteille d’eau)
C’est le matériel indispensable pour faire un semis. Si votre exposition n’est pas idéale (voir point 6) ou si vous souhaitez démarrer plus tôt vos semis pour avoir des plants à repiquer en serre je vous recommande le matériel avancé pour semis.
Le matériel avancé pour le semis :
- Une lampe horticole : Je fais mes semis avec ce kit, il est idéal ! Pour un rapport qualité/prix très intéressant.
- Une nappe chauffante
Pour le rempotage :
- Des godets
- Du terreau de rempotage (2/3) mélangé à du compost mûr (1/3)
- Une petite cuillère pour déterrer les plantules
4 – Semer les graines à la bonne profondeur
Semez vos graines de tomates à environ 5 mm de profondeur.
Pour la plupart des graines on considère que la profondeur optimale de semis se situe à environ trois fois la taille de la graine. C’est un conseil général, qui vaut pour un grand nombre d’espèces potagères et de plantes. Mais notez que certaines espèces germent mieux sans être recouvertes, comme par exemple la graine de laitue.
La taille d’une graine de tomate varie en fonction de la variété. Les variétés porte-greffe sont généralement plus petites, de même que la plupart des type cerise. Les graines des tomates charnues sont plus grosses. Une graine d’une variété peut ainsi mesurer le triple d’une autre. Il est donc possible et recommandé d’adapter la profondeur de semis en fonction de la taille de la graine.
Mais quel est le risque de semer à la mauvaise profondeur ? Ce n’est pas non plus dramatique ! Mais, en semant plus profondément, la graine aura davantage de difficulté à germer, d’autant plus si elle manque de vigueur. Et si on la sème à 2 ou 3 cm le semis sera vraiment compromis ! A l’inverse, en semant moins profondément, la graine germera sans problème mais la plantule sera moins bien enracinée. Il est donc préférable de semer à une profondeur adaptée. N’oubliez pas de tasser le terreau après avoir rebouché les trous de terreau.
5 – Arroser en pulvérisant et en bassinant
Au semis on réalise idéalement un double arrosage :
- Une pulvérisation par le dessus. La pulvérisation permet de mettre immédiatement la graine en contact avec l’eau et ainsi démarrer le processus de germination. On limitera par la suite ce type d’arrosage sauf si le terreau sèche vraiment en surface.
- Un bassinage en remplissant une partie de la soucoupe et en laissant l’eau remonter par capillarité dans la terrine. La quantité d’eau ne doit pas être trop importante pour ne pas détremper le terreau. Comment savoir ? L’eau doit être absorbée par le terreau en quelques minutes. Si de l’eau reste dans la soucoupe c’est que vous avez trop arrosé ! Si c’est le cas, vous pouvez retirer l’excédent.
De manière générale, lors d’un semis, arrosez peu mais régulièrement. C’est-à-dire tous les 2 à 3 jours.
Préférez ensuite le bassinage à la pulvérisation.
6 – Apporter suffisamment de lumière
Afin de réussir le semis de tomates la luminosité est indispensable ! A partir du moment où la graine germe, il faut apporter suffisamment de lumière à la plantule. La tomate apprécie 12 heures de lumière par jour. Bien que 14 ou 16 heures seront d’autant plus profitables à sa croissance. En France, à la latitude de Paris, il faut attendre le 17 mars pour atteindre 12 heures de lumière par jour. Tout est dit ! Si vous faites vos semis à la lumière naturelle il est préférable d’attendre la mi-mars pour commencer vos semis de tomates, soit deux mois avant la plantation. Plus au sud, on peut démarrer plus tôt. Une exposition au sud est idéale, près d’une fenêtre.
7 – Apporter assez de chaleur
Pour bien germer et ensuite pour croître correctement la tomate a besoin d’un minimum de chaleur. La plage de température de germination est comprise entre 16°C et 30°C. A 16°C constant la germination et la croissance seront très lentes. C’est pourquoi je conseille une température minimale de 20°C pour faire vos semis. De 23 à 24°C, vos graines germeront rapidement et les plantules, si elles sont bien éclairées, grandiront rapidement.
Il est important que la température nocturne soit inférieure à la température diurne. Or il est vrai qu’à l’intérieur d’une habitation la température reste plutôt constante. Pour faire monter la température en journée il existe quelques moyens, naturels ou artificiels :
- Placez vos semis près d’une fenêtre exposée au sud, permet les jours ensoleillés de faire grimper la température.
- Utilisez une nappe chauffante sur laquelle vous poserez vos terrines (voir point 3). Couplez-la à un programmateur pour l’allumer 12 heures par jour au moment où les plantules reçoivent de la lumière.
8 – Attention à l’étiolement des plantules
Dès la levée des plantules il est indispensable d’avoir une bonne exposition à la lumière, sinon vous risquez d’obtenir des plants étiolés. Pour éviter ce problème, tournez régulièrement vos pots de manière à équilibrer la croissance des plantules.
Bien entendu l’idéal est d’éviter les semis filés ! Pour rappel, exposez bien vos semis à la lumière et ne les démarrer pas trop tôt dans l’année. Si vous n’avez d’exposition satisfaisante, optez pour l’ajout d’une lampe horticole.
9 – Bien rempoter
Le stade quatre feuilles vraies est un bon stade pour le repiquage des jeunes plantes. En moyenne il vous faudra attendre de 3 semaines à 1 mois après le semis pour atteindre ce stade. Chaque plante est repiquée individuellement dans un godet. N’hésitez pas à enterrer une partie de la tige pour forcer celle-ci à émettre de nouvelles racines et ainsi créer un système racinaire fort.
Pour en savoir plus je vous invite à lire cet article sur le rempotage des tomates.
10 – Échelonner les semis
Afin d’éviter la crise du logement devant votre fenêtre, je vous conseille d’échelonner vos semis en plusieurs fois. Faites par exemple un second semis le jour où vous aller repiquer les premières plantes en godets. Généralement, les plantes issues de ce second semis ont tendance à rattraper les premières, étant donné qu’elles vont recevoir plus de lumière naturelle par rapport aux premières. Quant aux plantes rempotées, elles peuvent être sorties en journée si la météo le permet. Elles vont ainsi s’acclimater petit à petit aux conditions extérieures.
Avec ces 10 conseils, vous avez maintenant toutes les cartes en main pour réussir le semis de tomates ! Bon semis !
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