Lorsque l’on cultive des tomates avec passion, il est décevant de découvrir des fruits présentant cette anomalie : le collet jaune ou vert. Vous avez sans doute déjà été confronté à ce phénomène, où le sommet du fruit, près du pédoncule, reste obstinément jaune ou verdâtre et résiste à toute tentative de mûrissement. Une fois coupée, la chair de la tomate dévoile une texture coriace, une couleur pâle et un goût décevant. Ne vous alarmez pas, il s’agit d’une maladie physiologique, tout comme la nécrose apicale, et causée par divers facteurs, notamment des températures trop élevées, un déséquilibre en potassium ou une mauvaise gestion de l’arrosage. Dans cet article, découvrons ce trouble de la tomate, en comprenant les mécanismes et en explorant des solutions pour prévenir ce problème de vos tomates.
Les symptômes du collet jaune de la tomate
Le collet jaune ou vert de la tomate est un trouble physiologique qui peut affecter les plants de tomates. Ce phénomène peut être plus ou moins répandu selon les années, les variétés, les conditions météorologiques, d’arrosage et de nutrition des plants. Le collet jaune se manifeste par une zone située en haut du fruit, autour du pédoncule, qui reste de couleur vert ou jaune. Ces tissus impactés ne murissent plus, même si les tomates sont laissées sur le plant pendant une période prolongée.
Les scientifiques qui ont étudié ce trouble ont mis en évidence que la chlorophylle ne se développe pas normalement en pigment rouge (le lycopène) dans la zone touchée. Cela conduit à une coloration anormale et un manque de mûrissement des tissus, laissant une partie du fruit avec cette teinte inhabituelle et une texture altérée.
Facteurs favorisant l’apparition de ce trouble
Plusieurs facteurs sont associés à l’apparition du collet jaune :
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- Des températures supérieures à 32°C peuvent inhiber la formation du lycopène, le pigment responsable de la couleur rouge des tomates mûres.
- Un déséquilibre en nutriments, notamment une insuffisance de potassium ou un excès de magnésium par rapport au calcium, peut favoriser le développement du collet jaune.
- Un mauvais arrosage, ce qui est lié avec le déséquilibre en nutriments. En effet, dans un sol trop sec (tout comme trop humide), il sera plus difficile pour la plante de prélever les nutriments dont elle a besoin pour une croissance harmonieuse.
- Certaines variétés, notamment celles à longue conservation, les bigarrées, certaines variétés anciennes sont plus susceptibles de développer le collet jaune. D’autres comme les variétés jaunes et oranges, sont moins sugettes à ce problèmes.
N’hésitez pas à partager ci-dessous vos observations sur les variétés sensibles et tolérantes à cette maladie.
Comprendre les processus impliqués dans le collet jaune de la tomate
La survenue des symptômes du collet jaune de la tomate est complexe et liée à plusieurs processus biologiques qui se déroulent au sein de la plante.
Rôle de la chlorophylle et du lycopène
La coloration rouge caractéristique des tomates mûres est attribuée au lycopène, un pigment responsable de la teinte rouge. Ce pigment se forme à partir de la chlorophylle, le pigment vert essentiel à la photosynthèse. Dans le cas du collet jaune, les tissus touchés présentent une incapacité à produire du lycopène, empêchant ainsi la coloration normale des fruits.
Impact des températures élevées
Les températures supérieures à 32°C peuvent perturber les processus enzymatiques impliqués dans la conversion de la chlorophylle en lycopène. En conséquence, le lycopène ne se forme pas correctement, et la chlorophylle persiste, donnant lieu à la coloration jaune ou verte du collet. Ce phénomène est plus fréquent en été lorsque les températures atteignent des niveaux élevés.
Rôle des nutriments dans la formation du lycopène
Le lycopène est influencé par les niveaux de nutriments essentiels dans la plante, en particulier le potassium, le calcium et le magnésium. Un déséquilibre dans ces nutriments peut perturber le métabolisme du lycopène, favorisant ainsi le développement du collet jaune. Un manque de potassium, par exemple, peut conduire à une accumulation excessive de magnésium, ce qui affecte la synthèse du lycopène.
Comment prévenir le collet jaune de la tomate
Voici quelques bonnes pratiques de culture à adopter pour minimiser les risques de cette maladie physiologique :
- Optez pour des variétés de tomates réputées pour leur résistance au collet jaune. Comme dit ci-dessus, les variétés jaunes et orange semblent moins sensibles.
- Avant la plantation, assurez-vous d’enrichir le sol avec des amendements appropriés pour combler les éventuelles carences en nutriments. Un sol bien équilibré offre aux plants une base solide pour se développer et mieux résister aux contraintes environnementales.
- Évitez de planter des tomates au même endroit d’une année à l’autre. Une rotation des cultures permet de prévenir l’épuisement du sol en nutriments.
- Assurez-vous de fournir aux plants de tomates un apport équilibré en nutriments, en particulier en potassium. Vous pouvez arroser ou pulvériser vos plants avec du purin de consoude, en effet cet extrait fermenté est riche en potassium.
- Maintenez un arrosage régulier : un sol trop sec peut entraîner des problèmes d’absoption des nutriments, dont le potassium. Notez que c’est également un point très important pour prévenir la nécrose apicale, cet autre trouble physiologique de la tomate. Utilisez un paillage organique pour maintenir l’humidité du sol, réguler la température et réduire les variations climatiques pouvant influencer le collet jaune.
- Dans la mesure du possible, protégez vos plants de tomates des températures extrêmes. Si les températures estivales dépassent fréquemment 32°C dans votre région, envisagez d’installer des protections temporaires, telles que des ombrières. Ceci pour réduire l’impact des températures élevées sur vos plants. De même évitez autant que possible d’effeuiller au dessus des grappes de tomates, ceci afin d’ombrer naturellement les tomates et ainsi protéger les tomates des rayons du soleil.
Pour conclure
En résumé, le collet jaune de la tomate est un trouble physiologique qui peut parfois perturber la culture de la reine du potager. Il se manifeste par une zone située en haut du fruit, autour du pédoncule, qui reste de couleur verte ou jaune et ne mûrit pas normalement. Ce phénomène est lié à des facteurs environnementaux tels que les températures élevées, un mauvais arrosage et un déséquilibre en nutriments, en particulier le potassium.
Pour prévenir le collet jaune de la tomate , adoptez des pratiques de culture adéquates. Choisissez des variétés résistantes, pratiquez une rotation des cultures, et veillez à une fertilisation équilibrée en utilisant des amendements organiques comme le purin de consoude, riche en potassium. Le paillage du sol et une gestion adéquate de l’arrosage contribueront également à protéger vos plants de tomates de divers troubles et maladies des tomates.
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