La culture des tomates au potager bio

Potager Biologique

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La tomate… Légume phare du potager ! Tellement de choses sont à dire sur sa culture qu’un seul article ne peut suffire ! Il est même devenu courant que des auteurs consacrent des ouvrages entiers à la reine du potager, parfois ce sont même des sites internet (et forum) comme le très bon tomodori ! Et pour cause, qu’il est agréable d’échanger ses expériences sur ces fruits, surtout lorsque l’on sort des sentiers battus, je veux dire quand on cultive des variétés reproductibles, celles qui ont du goût, de l’allure et que l’on nomme parfois, à tort, les variétés anciennes. Dès lors que le jardinier aura l’audace de tester, réussir et goûter ces variétés il sera émerveillé par la culture de ce fruit qui deviendra à coup sur pour lui, une passion.

Cet article renvoi de temps en temps vers d’autres articles qui abordent plus précisément certains sujets. En 2012, j’ai également écris un livre numérique de 20 pages sur la tomate, vous pouvez vous le procurer gratuitement en vous inscrivant à la newslettre du blog (en bas de l’article).

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Le «& Plant de tomates& » – Pablo Picasso

Côté santé, qu’apporte la tomate ?

Nous avons tout simplement qu’à croquer dans une tomate bien mûre qui, cela va sans dire vient du potager bio, pour ressentir que ce goût a forcément un effet positif sur notre organisme.

Et en effet, la tomate est remplie d’antioxydants, ces molécules qui limitent le vieillissement de nos cellules. Quels sont-ils ? Des carotènes dont le bêta carotène et surtout le lycopène qui est un antioxydant très puissant qui préviendrait certains cancers dont celui de la prostate. Il aide aussi à bronzer ! La tomate contient aussi (toujours en antioxydants) des flavonoïdes, des vitamines C et E ainsi que divers acides.

Et une fois n’est pas coutume c’est un légume peu calorique, quand il ne baigne pas dans la bonne vinaigrette maison !

Cultiver la tomate

Sous nos latitudes cultiver la tomate est simple mais bien la réussir dépend des années; en général plus on monte vers le Nord et plus sa culture est délicate, en effet elle viendra mieux et demandera moins de vigilance dans le Midi.

Son ennemi le plus redoutable est le mildiou dont la meilleure des protections reste une serre ou un abri à tomates.

Comment choisir vos variétés ? Divers critères sont à prendre en compte comme le goût et vos habitudes culinaires, mais aussi la précocité ou l’adaptabilité à votre région. J’ai justement consacré un article entier à ce sujet : Choisir ses variétés de tomates

Exigences culturales

Pour tirer le meilleur parti de la tomate il faudra la cultiver dans une terre bien ameublie et riche en matières organiques, accompagné d’une exposition en plein soleil et de chaleur !

Au Nord de la France et en climat de montagne la cultiver au pied d’un mur exposé au Sud peut l’aider à mieux donner et murir plus rapidement. Ou revenons encore une fois, à la culture sous serre qui favorisera grandement la production et la précocité.

Semer la tomate

Quand semer la tomate et quel matériel ?

Le semis se réalise à partir de la mi-février dans le Midi, mi-mars pour les autres régions et peut être fait jusqu’à la fin avril. Il ne sert à rien de se précipiter et vouloir semer plus tôt car elles manqueraient de lumière naturelle et se mettraient à filer.

Je préfère pour ma part le semis en terrine (question d’habitude qui fonctionne bien) mais il peut être fait en caissette ou en plaque alvéolée.

Comment semer en pratique ?

Remplir aux trois quart une terrine de terreau à semis puis damer. Avec un crayon faire des trous de 5 mm de profondeur tous les 3 cm environ, mettre une graine par trou puis reboucher en ramenant le terreau.

Arroser au pulvérisateur à pression préalable et par bassinage.

Garder les terrines à l’intérieur de la maison, pour une bonne germination choisir un endroit chaud (sur une chaudière, sur une nappe chauffante, près d’un radiateur). Après la levée mettre les terrines dans un endroit éclairé et surtout pas gélif durant la nuit. Cet endroit peut cependant être plus frais la nuit que durant le jour.

watering(1)Astuce : Assurez le coup avec un terreau spécial semis. A ce propos l’entreprise DCM m’a proposé de tester son terreau bio pour semis et bouturages. Rien à redire sur la qualité, ce terreau est bien aéré (contient de la lave) et est spécialement conçu pour éviter la fonte des semis. En effet sur mon semis j’ai eu 100% de germination, toutes les graines ont bien levés, j’ai même testé des semences de tomates datant de 2007, soit 9 ans ! Elles ont mis plus de temps à sortir (forcément) mais elles ont levés ! Voir photos ci dessous

Une autre astuce : Semez de la même manière et au même moment vos aubergines, piments, poivrons et physalis. Semez moins profond les aubergines et physalis (3 fois la taille de la graine).

Repiquage intermédiaire en godets

Une fois les plants de tomates au stade 4 feuilles vraies il est possible de les repiquer (ou rempoter).

Je vous renvoie vers un de mes premiers articles pour le rempotage des tomates.

Cette technique va permettre à la partie enterrée de la tige de produire de nouvelles racines adventives. Ainsi lors de la plantation finale en pleine terre vous aurez un système racinaire très bien développé et par conséquent un plant de tomate fort et résistant.

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Plant de tomate tout juste rempoté : Variété «& Summer Cider& » à feuillage de pomme de terre

Acclimater la tomate

L’acclimatation est une étape importante qui va conditionner la résistance de vos tomates à la plantation finale. Trois semaines environ avant la plantation finale, sortir les plants à l’extérieur en journée et les rentrer la nuit. Il est possible de mettre un léger voilage les premiers jours car les feuilles sont très tendres et fragiles au soleil.

Si la plantation finale à lieu en serre, il n’est pas nécessaire de les rentrer la nuit à l’intérieur, sauf si la météo prévoit de fortes gelés et que vous n’avez pas les moyens de protéger les jeunes plants (voile de protection hivernal).

Planter la tomate

On plante traditionnellement les tomates après le passage des saints de glace (mi mai). Il est possible de les repiquer avant en les protégeant bien des gelées. Dans certaines régions ou le froid est tardif, ou si le microclimat est particulier, il est peut être préférable de planter une ou deux semaines après les saints de glace. Se référer alors aux jardiniers locaux.

Comptez 75 cm sur la ligne et 80 cm entre deux rangs.

Préparez vos plants en les mettant dans une soucoupe remplie d’eau et de purin d’ortie dilué à 20%. Laissez les mottes s’imbiber un bon quart d’heure avant la plantation.

Préparez un trou de plantation de la profondeur d’une fourche bêche, voir un peu plus. Mettez-y deux ou trois pelletés de compost mûr et une pelleté de terre que vous mélangez à ce compost.

Déposez le plant dans le fond et ramenez le reste de terre autour de celui-ci. Tassez bien et faites une petite cuvette autour du plant, cela facilitera l’arrosage. Arrosez bien après la plantation au goulot de l’arrosoir, prenez garde de ne pas arroser les feuilles !

Penser à tuteurer dès ce moment afin d’éviter de blesser les racines. Utiliser des piquets en bois ou des tuteurs spiralés.

En cours de culture

Disposer après la plantation une bonne épaisseur de paillis (paille, consoude séchée, ortie séchée, fauche d’engrais verts, etc…) sur toute la planche de culture.

Tailler ou non tailler, telle est la question ?

Les débats vont bon train à ce sujet ! Faut-il ou non tailler les gourmands ?

Vous êtes débutant ? Les gourmands sont des tiges secondaires qui poussent à l’aisselle des feuilles. Si on les laisse grandir elles finissent par fleurir et donner des tomates. C’est à priori positif, mais ces bouquets secondaires se développent au détriment des premiers bouquets et donc de la précocité des premières tomates. C’est aussi une question d’esthétique, certains jardiniers ont en horreur cette vision du gourmand qui prend «& sa liberté& », il leur faut la main de l’homme sur la nature…

Voici ce que je propose :

Tailler Ne pas tailler
  • Les feuilles qui touchent la terre (mais vous mettrez un paillis non ?)
  • Les gourmands des variétés de types indéterminés aux gros fruits.

&

  • Les variétés de types déterminés (buissonnants)
  • Les variétés de types indéterminés de type cerise ou fruit de petite taille (ou faire une taille intermédiaire, par exemple couper après le premier bouquet du gourmand)
  • Sous serre, il est possible de ne pas tailler et laisser se développer à même le sol (à même le paillis). Il est possible aussi de tuteurer à la ficelle les tiges secondaires.

En cas de non taille il faudra prévoir plus d’espace entre deux plants au moment de la plantation et prévoir un tuteurage renforcé. Sauf si vous décidez de laisser se développer à même le sol mais c’est une pratique que je ne recommande pas sauf éventuellement en serre.

Utilisez un couteau ou un sécateur lorsque le gourmand est trop gros pour être coupé proprement entre vos doigts. Repérez la tige principale, la feuille est quasi perpendiculaire à la tige et entre les deux c’est le gourmand. Laissez 1 cm du gourmand, celui-ci cicatrisera et tombera naturellement quelques semaines plus tard.

Ne jamais tailler lorsqu’il pleut ou lorsque l’air est humide car vous allez ouvrir les portes aux maladies cryptogamiques comme le mildiou. L’idéal étant de tailler au milieu d’une journée ensoleillée lorsqu’il fait bien chaud, la cicatrisation est plus rapide.

Et la fertilisation ?

Nous avons déjà parlé du compost au moment de la plantation. Pour aller plus loin je vous dit tout ici :

Utiliser l’extrait fermenté de consoude

Le mildiou de la tomate

A plusieurs reprises j’ai abordé cette maladie dans mes articles. La meilleure des protections contre le mildiou est de protéger ses plants de la pluie avec par exemple une serre ou un abri à tomate. Toutefois tout le monde ne peut (ou ne souhaite) pas investir dans une serre. Voici deux articles pour prévenir l’apparition de cette maladie :

15 points pour éviter le mildiou de la tomate

Lutter contre le mildiou : Zoom sur le bicarbonate de soude

Et en cas d’attaque avérée :

Identifier et réagir face au mildiou

Faire ses semences

Il est assez simple de faire ses semences de tomate car c’est une plante dont les fleurs sont majoritairement autogames. Cela signifie que la fleur va s’autoféconder, vous pouvez donc récupérer vos semences pour les ressemer l’année suivante et retrouver la même variété. Toutefois certaines fleurs sont allogames, on les reconnait au stigmate apparent sur la fleur, dans ce cas il y a un risque de fécondation croisée, concrètement en seconde année vous pouvez ne pas retrouver exactement la même variété.

Soit vous observez les fleurs et vous repérez celles ou le stigmate est bien enfermé, soit pour être totalement sûr qu’il n’y a pas d’hybridation vous isolez chaque bouquet d’un sachet, avant que les fleurs ne soient visibles.

Pour aller plus loin sur ce sujet et pour la partie pratique je vous renvoie vers cet article : Comment produire vos propres graines de tomates

Pour conclure sur la tomate

Comme je le disais en introduction, un seul article ne peut suffire pour parler de la tomate. Je vous invite, si vous le souhaitez, à partager vos astuces, faire part de vos problèmes, vos remarques par rapport à ce que j’ai écris, dans la partie des commentaires ci-dessous.

Je vous rappelle que vous pouvez télécharger mon livre numérique en vous inscrivant à la newslettre du blog, il suffit de remplir le formulaire ci-dessous :

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